Ça y est. Je pars bientôt pour Sotchi. Plusieurs personnes à qui je l’ai annoncé m’ont répondu : «ah bon ? tu pars après les Jeux?».
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Philippe Liotard est sociologue, enseignant à l’université Claude-Bernard de Lyon. Il travaille notamment sur les questions de discrimination dans le sport.
Non, non j’y vais pour les Jeux. Les Jeux paralympiques. «Il y a des Jeux paralympiques à Sotchi ? Je ne savais pas»… Et pour cause, la couverture médiatique du handisport, même après Londres 2012, reste à construire, comme l’est la couverture médiatique des sports pratiqués par les femmes…
Lundi 24 février 2014, journal de 13 h, France 2 : la présentatrice Sophie Le Saint annonce : «Nous allons ouvrir notre page sur les Jeux olympiques d’hiver qui viennent tout juste de se terminer […] et on s’interroge ce matin sur l’avenir de ces infrastructures.». Super. Je suis sur France 2 et je me dis que ce sujet sera une bonne introduction aux Jeux paralympiques qui débuteront, eux aussi, à Sotchi, le 7 mars, soit 11 jours plus tard, d’autant que 60 heures de direct sont prévues sur France Televisions (France 4).
Mais le reportage n’en dit pas un mot : «Côté mer, le site conservera une vocation sportive, côté montagne, c’est moins clair.» Vient ensuite la question des enjeux économiques sans évoquer une seule fois les Jeux paralympiques d’hiver, malgré leur proximité temporelle. Pourtant, les Jeux paralympiques se dérouleront, pour l’équipe de France, «côté montagne», avec de bonnes chances de médailles à la clé. Dans la page sportive du journal télévisé, cette invisibilité est redoutable.
C’est sur Internet que ça se passe
Du coup, sans suprise, Internet sera le lieu où circuleront les informations qu’ignoreront les médias nationaux. Sur Facebook, par exemple avec la page Tous handisport ou celle del’Equipe de France paralympique à Sotchi par exemple ou encore sur Twitter en suivant @LeBracelet ou @auredelfosse.
Et bien sûr, ici, sur le site Hors-normes de L’Equipe qui consacre à l’événement un site interactif.
J’y tiendrai chronique et ferai en sorte de parler de celles et de ceux dont on ne parle pas, ou trop peu et qui, pourtant, sont aussi à Sotchi pour y faire leurs Jeux.
Philippe LIOTARD